N147. Six Lunes Noires dans une Nuit Blanche
Noire 147. Six Lunes Noires dans une Nuit Blanche
ISBN-13: 978-1-64932-077-3
232 pages - 20 euros
illustration: Mike Hoffman
Lentement, il se sent partir. C’est à la fois terrifiant et apaisant. Il pense à sa femme et à ses enfants. Un vague mélange de regret et de honte se forme dans sa conscience. L’espace d’un instant, l’image de la petite fille qui lui avait coupé la route occupe son esprit. Il se demande si elle a pu survivre après l’avoir traînée sur le bitume. Il pense que c’est impossible, et il a raison. Un embryon de peine parvient jusqu’à son cœur. Il revoit surtout les yeux noirs de l’enfant, qui le fixaient sans comprendre. Il lui demande pardon. C’est sa dernière parole. Personne ne l’entend.
De format et d’inspiration variés, les six nouvelles et novellas rassemblées dans ce recueil oscillent entre la Science-Fiction horrifique, l’Anticipation dystopique, l’uchronie fortement imprégnée de paradoxes temporels et la franche épouvante. Si la tonalité d’ensemble s’avère donc assez sombre – voire très sombre –, les récits présentés n’en témoignent pas moins d’une réjouissante diversité. Car Dumè Antoni n’aime guère se laisser enfermer dans des cases. Au contraire, il prend un malin plaisir à brouiller les pistes et bousculer les codes pour mieux aller là où on ne l’attend pas.
Six lunes noires dans une nuit blanche peut donc être considéré à la fois comme un buffet à volonté et comme un café gourmand. À volonté, car le menu est riche et complet. Café gourmand, car ce livre complète idéalement les précédentes publications de l’auteur en proposant des variations plus courtes sur des thèmes voisins, tout en continuant à abolir les frontières entre les genres. Que l’on considère cet ouvrage comme un début (une porte d’entrée) ou une fin (un bonus), une chose est en tout cas certaine : il a tout ce qu’il faut pour séduire les amateurs d’histoires extraordinaires, au sens large.
TABLE DES MATIERES:
Programme Schrödinger
SOS
13/11/2015
Même les monstres ont une mère
Quand le jour se lève à l’ouest
Du sang, des larmes et un cerveau