N169. Ada
Noire 169. Ada
ISBN-13: 978-1-64932-210-4
208 pages - 18 euros
illustration: Daniele Serra
Une femme parcourt le bitume d’une cadence rapide. Elle se prénomme Ada, Ada Bensaïd. Sur son passage, les passants se retournent instantanément – sensibles à son apparence clivante. Ses bottes écarlates, dont le cuir brille à la lueur des feux ensanglantés, lui permettent de braver les flaques et les cabosses du sentier. Cependant, sa jambe droite lui cause maintes douleurs ; elle boîte. La brise nocturne – à la voix suave – résonne entre les bâtisses impersonnelles et lui caresse les genoux – apparents à travers son jean déchiré. Ce dernier, au délavage gris cendré, possède des reflets vert-de-gris. Afin de morguer le froid, elle arbore un pull à la teinte sablée et au motif Aran du plus bel effet ; une longue veste entrouverte accompagne cette grosse maille. Son cuir grainé – au flamboyant tannage glacé – contraste avec la doublure enneigée d’une toison blanche ; cette fourrure recouvre également le bout des manches et les bords du col. Sur ses mains humides, des inscriptions transparaissent : des sigils y sont tatoués, signes d’une personnalité sibylline. À cause du temps capricieux, son rouge à lèvres – fort marqué – dégouline : elle paraît saigner. Régulièrement, elle passe sa main sur ses cheveux blond platine, courts de quelques millimètres. Le cœur toujours meurtri, elle marche et elle marche. Sans répit.
Lorsque la nuit tombe, Paris dévoile un autre visage. Les rues sont crasseuses, froides, cruelles ; des monstres se terrent dans chaque parcelle d’ombre. Ils rôdent, ils assassinent, ils se nourrissent des névroses des habitants. Seule Ada Bensaïd, une exorciste énigmatique, est en mesure de les repousser. Cigarette qui brûle sous la lune et bottes qui crissent sous la pluie, elle arpente la ville et combat le mal dans les larmes et le sang. Les pauvres riverains qu’elle sauve la décrivent comme une héroïne bienveillante, mais incapable de sourire. Car, derrière ses faits d’arme et son regard transperçant, Ada cache de terribles secrets. Parmi eux, une histoire d’amour tragique et un pacte avec le démon.
Né en 1998, Ocyanne a été élevé par une mère professeur de lettres, amoureuse de Balzac, et un père bercé par la bande-dessinée américaine. Depuis tout jeune, il écrit et il lit ; c'est la saga Artemis Fowl d’Eoin Colfer l'a initié aux mondes de l'imaginaire. Ada est son premier roman. Parmi ses inspirations pour ce projet, on peut citer les comics John Constantine et le roman graphique Sandman de Neil Gaiman, pour leurs thèmes, et L'Etranger d'Albert Camus pour le style de prose. Chez Ocyanne, l'écriture est à la fois une fresque et une catharsis. Les mots dansent et coulent, tantôt tel un ruisseau paisible, tantôt telle une mer agitée.